J'aime le théâtre, je crois que j'ai toujours aimé ça
Aussi loin que je remonte dans ma mémoire, les souvenirs liés aux arts de la scène sont présents. J’ai découvert le théâtre par le biais de mes parents qui m’emmenaient régulièrement au Théâtre de l’Épi, un petit théâtre à Braine-le-Comte qui n’existe plus aujourd’hui. Je me rappelle très distinctement des émotions transmises par les acteurs et actrices que j’ai pu y ressentir.
À 18 ans, je suis reçue au Conservatoire royal de Mons qui m'offre un parcours de quatre années passionnantes qui me révèlent à moi-même. À ma sortie, j'éprouve un manque de formation corporelle. Je pars trois mois à Buenos Aires avec le Théâtre Organic suivre Le Festival International de la Formation de l'acteur qui regroupe des disciplines encore inconnues dans mon cursus : le mime, le jeu masqué, l'improvisation, le théâtre d'objet, le chant. Huit nationalités se côtoyaient joyeusement dans le groupe (Argentine, Chili, Pérou, Urugay, Espagne, France, Suisse, Belgique) ce qui a enrichi les partages sur scène. Je rentre en Belgique en comédienne plus accomplie et avec de nouvelles perspectives.
L'impulsion collective
À ma sortie des études en 2009, je fonde avec des camarades de classe le Collectif Le Groupe Sanguin sous l’impulsion de Anne Thuot, l'une de mes intervenantes artistiques au Conservatoire. Notre ligne directrice est d'envisager tous les aspects de la création artistique en collectif. Nous abordons des textes non-théâtraux d’auteurs belges contemporains. Trois créations voient le jour (Sanguine de Caroline Lamarche, Plot Your City de Paul Pourveur, Mare Nostrum d'Aïko Solovkine) J'approche les codes de la mise en scène, de la création sonore et de la scénographie lors de ces différentes créations. J'investis aussi du temps dans la production, la diffusion et la gestion journalière du Collectif constitué en asbl.
Le théâtre, un moyen de reconstruction
En 2011, je joue dans Tripalium Bordello, une création mêlant acteurs professionnels et acteurs amateurs sous la direction de Frédérique Lecomte qui dirige la compagnie Théâtre & Réconciliation. Cette rencontre me bouleverse.
Frédérique Lecomte a créé une méthode de travail singulière qui fait du vécu et de la personnalité du participant la matière brute de la création. Il s’agit de travailler à partir de la personne même, de son histoire et de la construction de son identité. L’objectif est de créer du lien entre les participants, de retrouver la confiance en soi et aux autres, de se réconcilier avec sa propre histoire.
J’entreprends de me former à cette méthode en continuant à jouer sous sa direction (Le petit Sextacle, Les liaisons joyeuses,...) et en devenant son assistante à la mise en scène dans des projets au Congo et au Rwanda (La guerre n'est pas un jeu d'enfant, Les super-héros). En 2018, je mets en scène un premier spectacle, L'Émergence, en Côte d'Ivoire avec 18 jeunes femmes de la région de Soubré en m'inspirant de cette méthode.
Depuis 2011, je travaille aussi ponctuellement comme comédienne/metteure en scène au Centre Reine Fabiola de Neufvilles avec des personnes adultes en situation de handicap mental sous la direction de Sophie Delfosse (A quoi ça sert..., Trois petites notes, Temps zéro). J'utilise concrètement les outils de la méthode Théâtre & Réconciliation au service de ces créations.